Faire du mécénat de compétences un outil aux avantages multiples

 

 

 

Les relations au monde du travail ont beaucoup évolué sur ces dernières décennies. Plus spécifiquement, la recherche de sens, le bien-être au travail, le respect de l’environnement et l’équilibre vie professionnelle vie privée sont devenus prioritaires. C’est pourquoi les entreprises ne peuvent éluder cette réalité. Elles doivent alors être force d’initiative pour accompagner la motivation de leurs collaborateurs.

Ainsi, le mécénat de compétences apparaît comme un outil efficace pour répondre aux attentes de la société. Il remet en outre l’intérêt général au cœur du fonctionnement du monde économique. Mais il est également très bénéfique pour l’individu lui-même et pour son entreprise.

Qu’est-ce que le mécénat de compétence ?

Elan de solidarité, cette forme de mécénat permet de partager des compétences techniques et humaines en dehors de l’entreprise. Ainsi, cette dernière met à disposition d’un organisme d’intérêt général un ou plusieurs collaborateurs pour un temps défini. Le salarié exercera sur son temps de travail une mission sans coût pour l’organisme bénéficiaire. Les entreprises choisissent souvent d’offrir cette opportunité à un employé sénior, expérimenté et plutôt en fin de carrière. Mais tout collaborateur peut avoir des compétences à offrir.

Parmi les organismes d’intérêt général, nous pouvons notamment retrouver des fondations ou associations à but non lucratif.

En faisant ce don de compétences, l’entreprise mécène dispose d’avantages fiscaux. Elle peut notamment bénéficier d’une réduction d’impôt équivalente à 60% du coût supporté. C’est-à-dire 60% du montant du salaire chargé du salarié pendant la période de mise à disposition.

 Quelques exemples de mécénat de compétence

Le mécénat de compétences peut revêtir plusieurs formes. Il s’agit souvent d’apporter des ressources sur des fonctions supports. Dans ce cas, l’association va gérer l’activité en lien avec le salarié détaché. Par exemple, le collaborateur pourra venir prêter main forte pour de la gestion administrative ou RH. Ou pour améliorer le marketing et la communication. Il pourra éventuellement apporter un savoir-faire technique en lien avec l’activité du bénéficiaire.

Mais il arrive aussi parfois que l’organisme ait besoin d’un pilote pour un projet bien précis. Les exemples les plus fréquents sont aujourd’hui souvent liés à la transformation numérique :

  • Installation d’un nouvel outil
  • création d’une plateforme digitale
  • Amélioration du fonctionnement informatique de la structure.

Pourquoi pratiquer le mécénat de compétences ?

Dans un monde où la recherche de sens est omniprésente, être une entreprise engagée suscite des vocations. Certaines vont même jusqu’à faire le choix d’inscrire leur raison d’être dans leurs statuts et de devenir une entreprise à mission. Le mécénat de compétences participe donc, à sa façon, à ce mouvement et présente de nombreuses vertus. L’ensemble des parties prenantes y trouvent leur compte, en effet. Voyons quels sont les avantages pour chacune d’entre elles.

Les avantages pour l’organisme d’intérêt général

L’heureux donataire, qu’est la fondation ou l’association qui accueille le collaborateur, paraît spontanément être la première bénéficiaire de cette opération. Effectivement, sans débourser le moindre centime, elle bénéficie de nouvelles compétences, savoir-faire ou savoir-être. Tout aussi utile qu’un soutien financier ou qu’un soutien matériel ! Elle peut ainsi mener des projets de transformation ou d’amélioration de l’existant.

Et comme l’organisme est au service de l’intérêt général, c’est directement la société qui en profite. En coopérant avec l’entreprise mécène, tous deux deviennent donc acteurs au service de la société.

Tous les bienfaits du mécénat de compétence pour le collaborateur

Pour le collaborateur lui-même, cet acte de volontariat est bénéfique à plus d’un titre. Chaque nouvelle mission présente une remise en question et de nouveaux challenges à relever. S’en suit un regain de motivation. L’individu est alors valorisé pour ce qu’il apporte, reconnu dans son expertise. Cette sensation d’être utile  permet de donner du sens à l’action. A l’issue de la mission, le collaborateur revient dans son entreprise, confiant dans ses capacités et riche de nouvelles expériences. Ce changement dans sa routine de travail devient source de renouveau.

Par ailleurs, lorsque le collaborateur est un sénior, en fin de carrière, ce type d’expérience peut lui ouvrir de nouveaux horizons. De quoi imaginer de nouveaux projets de bénévolat dans le monde associatif pour la retraite !

Les avantages du mécénat de compétences pour l’entreprise mécène

Ce sont souvent aujourd’hui les grandes entreprises qui pratiquent le mécénat de compétence. Car bien sûr, il faut pouvoir le faire sans mettre en danger sa santé financière. Pour autant, cette forme de mécénat présente aussi l’avantage d’être flexible dans le temps offert. Le don peut en effet ne représenter qu’une demi-journée de travail, ou au contraire s’étaler sur plusieurs mois.

Quoi qu’il en soit, les avantages de cet acte de solidarité sont nombreux pour le mécène. Offrir cette belle opportunité à des collaborateurs, basée sur le volontariat, renforce la fidélisation de ces derniers. Les salariés reviennent boostés et plus motivés que jamais. A travers les missions accompagnées, l’entreprise affirme son engagement, ses valeurs, renforçant ainsi la cohésion d’équipe. C’est finalement la marque employeur elle-même qui bénéficie de cette innovation sociale. Ces chiffres annoncés dans le « Guide Pratique du mécénat de compétences », réalisé par le Secrétariat d’Etat chargé de l’économie sociale, solidaire et responsable, sont éloquents ! 57% des salariés en mécénat estiment avoir acquis de nouvelles compétences. Et 77% notent que leur mission a augmenté leur attachement à l’égard de l’entreprise !

Formaliser une convention de mécénat

Se lancer dans le mécénat de compétences ne s’improvise pas. Un certain formalisme est en effet nécessaire pour encadrer le dispositif.

A ce titre, il conviendra de rédiger une convention de mécénat entre l’organisme d’intérêt général et l’entreprise à l’origine de l’action de mécénat. Cette convention indiquera l’objet de la mission. Elle détaillera aussi le « don », notamment le temps de travail fourni et la durée de l’intervention.

Il est à noter que pour bénéficier du régime fiscal du mécénat, le don doit être consenti à titre gratuit, sans contrepartie directe ou indirecte. En ce sens, le mécénat est différent du sponsoring de par son caractère philanthropique et son action désintéressée. Bien sûr, le bénéficiaire pourra offrir une contrepartie symbolique ou honorifique. Par exemple, il pourra apposer le logo du donateur sur ses outils de communication. Il pourra aussi lui offrir des invitations pour un événement ou lui conférer le titre de « Membre bienfaiteur ».

Par ailleurs, le formalisme s’applique en interne entre l’employeur et le salarié. Un avenant au contrat de travail doit être conclu pour préciser les caractéristiques de la mission.

Malgré tous ces formalismes, n’oublions pas que le mécénat de compétence s’inscrit dans une volonté globale et cohérente de l’entreprise. Plus spécifiquement dans sa démarche RSE.

Intégrer le mécénat de compétence à la politique RSE de l’entreprise

Nous l’avons vu, les avantages du mécénat de compétence pour l’entreprise mécène sont nombreux. Il s’inscrit par ailleurs directement dans la politique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) du donateur, au service de l’économie sociale et solidaire. L’impact social est sans appel, pour l’ensemble des parties prenantes et pour la société.

Cependant, pour que l’impact soit cohérent avec la politique de l’entreprise, il est nécessaire de procéder par étape et de n’en oublier aucune.

Tout d’abord, il est important de calibrer le don de compétences avec des savoir-faire réels de l’entreprise.

Puis, si l’on veut réellement donner du sens et mobiliser les collaborateurs, l’entreprise doit d’abord se poser certaines questions. Quelle est sa raison d’être et ses valeurs ? Comment peut-elle agir concrètement d’un point de vue sociétal, environnemental, et/ou économique ? Certes il conviendra d’envisager le point de vue du bénéficiaire. Mais il sera également primordial de définir en quoi la mission est aussi bénéfique pour le salarié et l’organisation.

Ensuite, viendra le moment de trouver une association en adéquation avec ses valeurs et de s’assurer qu’il y a un vrai besoin à combler.

Mais il ne faut pas non plus oublier les autres membres de l’entreprise qui ne seront pas directement impliqués dans le dispositif. En effet, il est important de communiquer ouvertement et de façon transparente afin d’embarquer le collectif. Il ne doit y avoir ni sentiment d’injustice dans le choix du collaborateur, ni conséquence néfaste sur l’organisation du travail en l’absence de la personne. De la même façon, le service des ressources humaines et le manager prendront garde d’accompagner le collaborateur volontaire. En amont de sa mission bien sûr, mais également en conservant le lien et en facilitant sa réintégration à la fin.

En conclusion, tentez l’expérience ! Vivez le mécénat de compétences ! L’entreprise est un acteur de son territoire, elle y est ancrée. Et les territoires ont besoin des entreprises locales pour créer de l’emploi et développer des projets sociétaux. L’expérience des collaborateurs est précieuse. Elle peut être utile au plus grand nombre et permettre d’améliorer l’existant. Futurs retraités, engagez-vous auprès des associations, elles ont besoin de vous et vous ne soupçonnez pas tout ce qu’elles peuvent aussi vous apporter !